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Le silence du soir

Ce silence du soir,
Ce n’est pas le silence. Ecoute ! Tout est noir,
La nuit obscure fait toute chose pareille,
Le ciel verse un repos immense : pour l’oreille
Tout bruit a cessé. L’âme entend en ce moment
Une foule de voix sortir confusément
De cette ombre en disant des choses inconnues.
Il me semble que les eaux, les plaines et les nues
Sont pleines de secrets qu’elles vont révéler,
Et dès que tout se tait, tout commence à parler.

Victor Hugo

Nuances de gris

A ceux qui osent se draper
En Chartreuse de brumes nimbées
Et qui aiment se perdre enfin
Pour mieux se retrouver, sereins,
A ciel ouvert pommelé gris…

A ceux qui empruntent les routes
Du désert sans se retourner
Et qui aiment rythmer leurs pas
En marche du silence, là-bas,
A cœur perdu perlé de gris…

A ceux qui écoutent l’écho
En forêt résonner de mots,
Qui aiment transformer en bulles
Les bruits de la vallée, crédules,
A claire voix nue vert de gris…

A ceux qui font danser leurs hanches
Poudrés de neige par les branches,
Qui aiment balancer leurs corps
Lâchant prise par tous les pores,
Sur fond de Dame Nature en gris…

A ceux qui chantent les louanges
Du temps passé avec les anges,
Qui aiment sourire au mystère
Parfumé de liqueur amère,
En robe de bure, ambre gris…

A ceux qui parlent aux étoiles
La langue blanche de la voile,
Qui aiment changer en flocons
Le monde des chartreux, Orion,
Sur terre de poussière grise…

A ceux qui guettent au crépuscule
Les traces du lynx funambule,
Qui aiment sentir sur leur peau
L’eau des cascades, des ruisseaux,
A la lueur de lune grise…

A tous ceux-là et tous les autres,…
Les grisonnants vêtus de gris
Le sac rempli de petits gris,
Les grises mines et leur marmaille
Gris-gris à bord de leur grisaille,…

Sachez que, là-haut, en hiver,
Telle une palette arc en ciel,
La Chartreuse déploie ses ailes
De nuances, pour nous griser
De son rire d’éternité.

20.01.2021     Diane de Montlivault

Bois et forêts de Chartreuse : Citius, altius, fortius !

A l’image de Coubertin, l’industrie du bois reste dans la course … économique. « Oh oh les copains, c’était au 19ème siècle !. Aujourd’hui, nous ne pouvons ignorer ce que provoque nos actions pour rester dans la course au profit.
Cette machine qui abat le travail de 12 bucherons (à vérifier) me rappelle les flottes de pêche au thon de Sète. Pendant des années, les armateurs ont toujours amélioré les rendements en dépit des alertes des scientifiques « des gens de la ville, Môssieur, qui ont un salaire qui tombe tous les mois » pour un résultat connu aujourd’hui. Des réductions drastiques de la pêche pour favoriser la reproduction de l’espèce. Evidemment, je ne suis pas un spécialiste et il n’est pas question de montrer du doigt le seul bucheron qui conduit cette machine. Nous sommes « tous » responsables de cette situation, plus ou moins, il est vrai ! Achetons nous du bois de Chartreuse ? Acceptons nous de le payer plus cher du fait de la spécificité du massif ? Et pourtant , il nous faut engager des actions efficaces pour que de nous revenions à une exploitation raisonnée de la forêt, du jardinage, et permettre à celle ci de contribuer, le mot est faible, à l’équilibre de la vie sur terre .
Je vous propose en lien un article du BCG : La valeur stupéfiante de forêts et comment les sauver.   https://www.bcg.com/publications/2020/the-staggering-value-of-forests-and-how-to-save-them.aspx?linkId=90438978&redir=true

AA* : Monastère de La Grande Chartreuse : Au delà du site

Au cours de notre balade au départ de la Correrie, nous cheminons sous les contreforts du Grand Som pour deviner, apercevoir et enfin découvrir le Monastère. Premiere surprise : Les toits ! Des toits partout, gris, rouges.

Le regard s’habitue : nous observons les bâtiments imposants , les petites maisonnettes, les clochers. L’ambiance du lieu aiguise notre curiosité;  Où vivent les moines ? Pourquoi la cloche sonne à cette heure ? Peut-on visiter le Monastère ? Que d’interrogations !

A petits pas, nous échangeons pour comprendre, voir. Observer une vue d’ensemble pour découvrir des constructions aux toits gris et d’autres aux toits rouges.
Situés le long de la route, les ateliers aux toits rouges, appelés obédiences par les Chartreux, sont éloignés de la zone de vie des Pères qui évoluent dans le silence et la solitude. Dans ces ateliers, les Frères assurent les taches d’entretien du Monastère ainsi que le travail préparatoire à la fabrication de la liqueur : collecte et mélange des plantes avant leur expédition à la distillerie d’Aigue Noire.

* AA : En référence aux lettres inscrites au dessus de la porte des 35 cellules des Pères. Au grè des lettres de l’alphabet, nous allons découvrir quelques aspects de l’histoire et de la vie des Chartreux.