… je me suis réveillé avec Céleste :
Céleste avait un an et la vie devant elle. Pour qu’elle soit bénie des Dieux, on lui versa de l’eau sur son crâne et on lui dessina une croix à l’endroit même où pousserait sa conscience.
Céleste avait dix ans et la vie toujours devant elle.
Elle nourrissait son enfance d’espérances, en décidant que chaque pas, mémorable dans
le temps, serait marqué d’une branche verticale et d’une branche horizontale qu’elle nouerait en son milieu pour parfaire l’équilibre de l’humanité.
Céleste avait cent ans et la vie derrière elle. Ses rêves avaient grandis, sa conscience
aussi. A maturité, elle portait toutes ses croix, victorieuse d’être parvenue au sommet de
la vie. Céleste nous reliait à la Terre en nous élevant vers le ciel.
Céleste avait plus de mille ans et l’éternité avec elle.
Céleste, c’est cette géante majestueuse avec ses sommets, ses pics, ses monts, ses
aiguilles, et ces points culminants marqués de repères qui nous orientent dans notre existence.
Céleste a élevé ici et là, ces deux branches, faisant de l’Homme et la Femme,
unis, un signe de vie.
Ainsi, arrivé au sommet pour caresser la croix, chacun serait capable de se projeter hors de lui même dans la plus grande joie d’être.
Nathalie Plaasch (La Grande Sure, aout 2020)